Dans cette catégorie seront publiés des articles résumant différentes expériences sur la saponification, qui nous permettront de faire avancer les connaissances et matière de savons fait-maison.
Je ne sais pas vous, mais je suis une fan inconditionnelle du chocolat ! Le noir a ma préférence.
En me penchant un peu sur sa composition (merci Wikipédia*), je remarque qu’il a plein de qualités pour s’inviter dans la composition d’un savon :
– sucre (il augmente les bulles)
– cacao (vive le marron !)
– beurre de cacao entre 28 et 35% selon les tablettes.
Beurre de cacao
Pour simplifier, je considère qu’une portion de chocolat noir contient 1/3 de beurre de cacao. Comme j’utilise le chocolat en surgraissage, l’approximation n’a pas trop d’importance.
Voici mon calcul pour surgraisser un savon au beurre de cacao issu d’une tablette : pour Z% de surgras => j’ajoute Z% x 3 de chocolat noir.
Exemple : 5% de surgras => 5 x 3 = 15g de chocolat par 100g de poids des huiles.
Si je veux que ce soit moins coloré, je calcule mon surgras « chocolat » à un plus faible pourcentage et je complète avec une autre huile.
Couleur cacao
Je trouve plus agréable de colorer au chocolat qu’au cacao maigre en poudre. Question de facilité de mélange.
J’ai profité du Défi « Dégradé de couleurs » pour vous montrer les équivalences teinte/pourcentage de chocolat noir :
Remarque : j’achète le chocolat noir prévu pour faire les gâteaux et autres mousses, en vérifiant quand même qu’il soit 100% graisse de cacao et non d’autres cochonneries qui n’ont rien à faire dans un bon chocolat.
Alors à tous les gourmands et les gourmandes, n’hésitez plus à utiliser le chocolat dans vos savons!
Tout le monde en parle et rêve d’un savon merveilleusement violet ou mauve. Alors, je me suis lancée dans les tests pour essayer de maîtriser l’orcanette.
Remarques préliminaires :
Voici un condensé d’informations, sur la base duquel j’ai travaillé :
1- La couleur serait fonction du pH ; le bleu étant pour le très basique, le violet, pour le moyennement basique et le rose pour l’acide.
2- Mais aussi, la couleur varierai en fonction du rapport entre acide gras saturés et insaturés : plus l’huile serait riche en acides gras saturés, plus le savon serait violet.
4- Enfin, la taille et la matière du moule modifient également la couleur finale car il influent sur la montée en température de la pâte à savon.
Informations recueillies par Viviane sur le forum Acrobulles
Pour commencer, j’ai fait un macérât d’orcanette à 10% sur huile de coco : J’ai pesé environ 5 g de racine + 45g d’huile de coco chaude. Ce qui donne un jus fuchsia. Je m’en suis servie de base concentrée pour mettre dans la pâte à savon au moment de la trace. Je l’ai laissée macérer 2 ou 3 jours, mais je pense que même en l’utilisant instantanément ça ferait l’affaire. Pour ce premier essai, je l’ai mise à la trace.
Premiers essais
Savon orcanette recette n°1 : HV saturées
Pour 300g d’huiles
arachide 30%
coco 40%
palme 20%
tournesol 10%
Soude pour un savon surgras à 7%
1/3 de pâte neutre
1/3 de pâte colorée avec 3 ou 4 gouttes de macérât
1/3 de pâte colorée avec une bonne dizaine de gouttes de macérât
huiles contenant un fort % d’acides gras saturés
Savon orcanette recette n°2 : HV insaturées
Pour 300g d’huiles
arachide 15%
coco 30%
palme 25%
olive 30%
Soude pour un savon surgras à 7%
1/3 de pâte neutre
1/3 de pâte colorée avec 1g de macérat
1/3 de pâte colorée avec 3g de macérat
huiles contenant des acides gras insuturés
Savon orcanette recette n°3 : 75% de coco
Pour 200g d’huiles
arachide 5%
coco 75%
palme 20%
Soude pour un savon surgras à 5%
Ajout de 5% d’huile de coco soit 9,5g + 1g de macérât d’orcanette
Remarque : la couleur est plus pâle dans les moules de très petits formats.
savon à 75% d’huile de coco
Note : J’ai achetée l’orcanette chez Alysse… Très contente du service : prix raisonnable, livré rapidement et bien emballé.
Conclusion : Dans ces essais trop de paramètres varient : la taille des moules, la concentration. Les essais suivants permettent de tester ces paramètres.
Remarques : J’avoue avoir été bien étonnée du beau violet obtenu avec l’huile d’olive dans la recette n°2. Ce n’est pas une huile d’olive première pression à froid (d’ordinaire verte), c’est une huile d’olive traitée pour la friture, plutôt jaune. Pour ce qui est de la chaleur, le savon avec la majorité de coco a beaucoup chauffé.
Deuxième série d’essais
Comme prévu, j’ai refait les tests avec les 3 recettes. La variante testée est le moule : taille et matière.
Voici les recettes, dans l’ordre 1, 2, 3 :
Voilà les 3 sortes de moules :
– le moule individuel, en forme de rose, en silicone,
– le moule à cake de belle taille en silicone,
– le moule en carton, une ex-boite de levures en paillettes, chemisé.
Maintenant, place aux résultats comparatifs…
Couleur en fonction des moules
Couleur en fonction de la recette
Même si j’ai fait attention à ce que les photos restituent à peu près correctement la couleur réelle, ce n’est pas toujours le cas. Il suffit d’une ombre et le savon est plus terne que dans la réalité. Par contre, le turquoise est bien réel. Il est apparu de préférence aux contours des moules et à la jonction entre 2 recettes. Après 3-4 jours, il a disparu.
Et les stries internes sont dues à une forte phase de gel, qui a donné une rivière de glycérine.
Troisième série d’essais
Paramètre testé : le moment d’ajout du macérât : orcanette dans huiles VS Orcanette à la trace.
J’ai donc réalisé 2 fois la recette !
– Premier essai (inclusions en tortillons) : le macérât est ajouté à la trace.
– Deuxième essai (inclusions en traits) : le macérât est ajouté dans les huiles avant soude.
Au final, une très légère différence, mais pas très nette, tout au moins au bout de quelques jours. Les légères différences de teinte au moment de la coulée et au démoulage se sont un peu estompées. Voyez plutôt :
Remarques
1- la couleur kaki était présente dans les 2 savons. A peine plus accentuée dans le savon pour lequel le macérât a été ajouté dans les huiles.
2- les inclusions ont été réalisées avec un essai à l’orcanette peu concentrée. Sauf que les morceaux ont blanchi ! De mauve, ils sont devenus totalement blancs. Il y a deux explications possibles : soit la différence de teinte les fait paraître blancs, soit le deuxième passage à la soude leur a fait perdre leur couleur de départ.
Voici un test de colorant : j’ai eu envie de tester différents pourcentages de charbon pour établir clairement lequel donne quelle couleur. Pour cette expérience, j’ai choisi de faire des savons de Castille. Le charbon provient du gros sac pour le barbecue : pas trop cher donc !
J’ai prévu de commencer avec 5% de charbon dans l’huile d’olive : le charbon est broyé au mortier, puis tamisé au chinois. J’ai récupéré 2,4g, complétés d’huile d’olive pour obtenir 48g.
Broyage du charbonAjout de l’huile d’olive
À partir de ce mélange, j’ai fait des dilutions : j’ai pesé 1g de mélange, et ajouté 9g d’huile d’olive. Ce qui donne le savon nommé 0,5%.
Mélanges aux différentes concentrations
Remarque : les 2 marrons sont à la cannelle.
Avec le calculateur, j’ai calculé le poids de soude nécessaire pour surgraissager à 10% (ces minis savons serviront pour réaliser des inclusions)
Voilà les résultats :
Savons démoulés
Le pourcentage est gravé sur la pastille de savon. Celui à 0,5% rend kaki à cause de la couleur de l’huile d’olive. Celui à 1% est gris clair moucheté, celui à 1,5% est gris, celui à 2% est gris foncé, celui à 2,5% n’a aucun intérêt, celui à 3% est anthracite, celui 4% est anthracite foncé et celui à 5% est noir (et son démoulage est raté ).
En revanche, je me suis lavée les mains avec les chutes du 5 %, le jus est bien noir ! Guère étonnant n’est-ce pas !